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VOCATION ANIMALE

Le Bestiaire du JPA


La chronique de Brigitte Piquet Pellorce, administratrice à la SPA*

Chronique numéro 4 du lundi 29 août 2016

LE PARTI DES P’TITS LAPINS

On leur prend tout aux vaches. Leur peau, leur chair, leurs cornes, leurs sabots, leur lait et leurs petits.

Comment notre société «civilisée» les remercie t-elle? En martyrisant leur courte vie avec des techniques de pointe dignes de l'obscur moyen-âge. Une des récentes inventions du génie humain est la ferme-usine des mille vaches. L'animal est devenu machine, exploité au maximum malgré la législation qui impose le respect de son «bien être», à savoir une vie en conformité avec les besoins inhérents à son espèce. Mais la puissance de l'industrie agro-alimentaire est là et tous ses serviteurs au garde-à-vous. Fonctionnaires de la DDPP, politiques, FNSEA, publicitaires, lobbyistes... Je connais leurs quolibets résumés en ce mot: anthropomorphisme! La compassion est, pour eux, rayée du dictionnaire. Je préfère encore l'anthropomorphisme au cynisme des bourreaux et de leurs complices. L'humanité qui prétend être en constante évolution a fait un bond de quatre siècles en arrière. Bonjour monsieur DESCARTES

Et que dire des élevages en batterie des porcs, des poules, des lapins, que dire des transports lamentables des animaux destinés à notre consommation, que dire des poussins mâles broyés vivants. Qui sont ces personnes capables d'exercer de tels actes au quotidien...

C'est toujours la même excuse pour les atrocités commises par l'humain: au nom de la race, au nom de la science, au nom de Dieu, au nom de l'emploi.

Cette vie de souffrance s'achève à l'abattoir. L'association L214 a dévoilé au grand public les sévices exercés envers les animaux dans le secret des murs clos.

Un ami m'a envoyé les écrits d'un salarié d'abattoir. Voici quelques extraits du livre de Stéphane GEFFROY. ("A l'abattoir" Seuil)

«Dans ce processus de transformation, presque rien n'est perdu. Les poumons sont utilisés pour la fabrication de croquettes pour chats et chiens; une fois bien dégraissé, le cartilage de la trachée fera le bonheur des chinois et des japonais; réduits en poudre, les cornes et les sabots se retrouveront dans les plaquettes de frein; très moussante, la bile sera vendue aux fabricants de shampoing; les laboratoires pharmaceutiques s'arracheront les calculs retrouvés dans les vessies; sans parler bien sûr du cuir ou gras aux multiples usages. Quand on y pense, on a l'impression d'être au cœur du monde. Il y a partout des traces de notre boulot, alors que nous sommes enfermés entre les quatre murs de notre petit abattoir du pays breton; ça veut dire aussi qu'on fait quelque chose d'important et d'utile à tout le monde».

«Le comble, c'est que ce consommateur commence à nous regarder de travers, on entend partout que manger de la viande, c'est mauvais. On a parfois l'impression d'être coupables de quelque chose»

« Pourquoi j'y suis resté si longtemps? Ils me l'ont proposé parce qu'ils avaient du mal à recruter du personnel. Evidemment c'est pas l'attrait du job qui m'a convaincu. Mais en avoir un, sûr et stable, ça a compté. Et puis c'était plutôt bien payé...........A 19 ans, je voyais bien tout ce que cet argent allait m'ouvrir comme possibilités: acheter une voiture, faire plus souvent la fête, regarder l'avenir sans être stressé. J'y suis donc resté et j'y suis toujours.»

Que puis-je ajouter à ces propos. Il n'y a aucune remise en question de ce salarié qui ne comprend pas la dénonciation des maltraitances dans les abattoirs. La seule réponse à cette violence infligée aux animaux est de cesser de manger de la viande.

Quant à moi, comme le chantait Henri TACHAN, «j'ai ma carte, j'suis au parti des p'tits lapins...»
Brigitte PIQUETPELLORCE*

* Tête de liste de l’équipe Action Animaux aux élections de « la SPA », Brigitte Piquet-Pellorce, ancienne responsable de la Cellule Anti-Trafic de la SPA pendant 22 ans est devenue administratrice de la Société Protectrice des Animaux le 25 juin 2016. Malgré la présence très minoritaire de son équipe au sein du conseil d’administration de la SPA (2 administrateurs sur 9) elle souhaite lutter contre TOUTES les maltraitances exercées à l’encontre de TOUS les animaux. Va-t-elle réussir à imposer sa vision de la protection animale au groupe de Natacha Harry ? Elle vous donnera des nouvelles de son combat pour les animaux chaque lundi…

Illustrations Caroline Tassigny

Les autres chroniques de Brigitte Piquetpellorce:

  • Chronique numéro 1 du lundi 8 août 2016 : "Pour les animaux!"
  • Chronique numéro 2 du lundi 15 août 2016 : "les chiens"
  • Chronique numéro 4 du lundi 29 août 2016 : "le parti des p'tits lapins"
  • Chronique numéro 5 du lundi 5 septembre 2016 : "Chat échaudé...Même pas peur"
  • Chronique numéro 6 du lundi 12 septembre 2016 : "A méditer..."
  • Chronique numéro 7 du lundi 19 septembre 2016 : "23 ans de cellule anti trafic"
  • Chronique numéro 8 du lundi 26 septembre 2016 : "23 ans de cellule anti trafic" (2)
  • Chronique numéro 9 du lundi 3 octobre 2016 : "Les 3 pigeons"
  • Chronique numéro 10 du lundi 10 octobre 2016 : "Anne, ma soeur Anne !"
  • Chronique numéro 11 du lundi 17 octobre 2016 : "Un administrateur, ça ferme sa gueule ?"
  • Chronique numéro 12 du lundi 24 octobre 2016 : "Mes amis, on avance !"
  • Chronique numéro 13 du lundi 31 octobre 2016 : "Interdit aux adultes !"
  • Chronique numéro 14 du lundi 7 novembre 2016 : "LA BE GA ça rime ave S.P.A. !"
  • Chronique numéro 15 du lundi 14 novembre 2016 : "Super Cirque!"
  • Chronique numéro 16 du lundi 21 novembre 2016 : "Rien de nouveau pour les animaux!"
  • Chronique numéro 17 du lundi 21 novembre 2016 : "Savoir que vous existez !"
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    Vos réactions

    Par BARTHEL, le 02-09-2016

    Bonjour, si les animaux dits de "consommation" ne seront plus élevés ni tués, comment ferons-nous pour nourrir nos chiens et chats ? Je n'ai jamais reçu de réponse à cette question. A savoir que je suis très sensible aux conditions de vie et d'abattage de tous les animaux. Il est vrai qu'il est parfaitement inaceptable de traiter avec autant de mépris et d'indifférence ces pauvres bêtes.