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VOCATION ANIMALE

Le Bestiaire du JPA


La chronique de Brigitte Piquet Pellorce, administratrice à la SPA*

Chronique numéro 9 du lundi 3 octobre 2016

Il ne s'est rien passé.

Mardi 27 septembre 2016, un soleil timide réchauffe Paris. Il est 13 heures. Le conseil d'administration vient de se terminer. Rien, il ne s'est rien passé. Les bénévoles de Guadeloupe, submergés par l'effroyable misère animale sur cette île, appellent au secours. Leurs cris de détresse se brisent aux oreilles des sourds. Toutefois quelques solutions sont avancées qui verront le jour dans plusieurs mois, peut-être...

Par précaution, j'ai retenu le train de 19 heures, le dernier pour Vichy. Aussi, j'ai tout le temps de la réflexion, assise dans la petite cour qui sépare les bâtiments Berthier et Flachat.

Des pigeons font un festin avec les graines dispersées dans un coin jusqu'à l'arrivée de Laïko, le chihuahua d'un salarié, qui s'amuse à les chasser. C'est le moment de la «pause fumeurs» et les chiens qui accompagnent leurs maîtres dans les bureaux en profitent aussi. D'anciens collègues viennent me parler. Eux qui ont des points de comparaison sont atterrés par le présent. Que leur dire, que faire? Il est très difficile de dénoncer l'incompétence et l'arrogance des dirigeants d'une association sans lui nuire. C'est l'éternel enjeu. Savoir, mais être contraints à se taire, donc cautionner. C'est ce que nous faisons aux yeux de tous et cela nous révolte.

Les pigeons sont revenus et plusieurs se perchent en haut du mur surmonté d'un grillage. Trois d'entre eux tiennent la place et picorent allègrement dans une coupelle. De chaque côté les téméraires qui tentent de s'approcher se font sévèrement rabrouer. Je comprends alors d'où vient l'expression «se faire voler dans les plumes». En bas du mur tous les autres attendent patiemment la chute de quelques graines quand surgit derrière le grillage la tête d'un gros chat gris qui siffle la fin de la récré.

Je ne reconnais pas cette maison que j'ai tant aimée. Dans le hall d'accueil des photos de chiens et de chats défilent sur un panneau lumineux. C'est, comme tout le reste, pour moderniser l'image, paraît-il... Mais où est passé le fond? Allez, il est temps de rentrer chez moi.



Brigitte PIQUETPELLORCE*

* Tête de liste de l’équipe Action Animaux aux élections de « la SPA », Brigitte Piquet-Pellorce, ancienne responsable de la Cellule Anti-Trafic de la SPA pendant 22 ans est devenue administratrice de la Société Protectrice des Animaux le 25 juin 2016. Malgré la présence très minoritaire de son équipe au sein du conseil d’administration de la SPA (2 administrateurs sur 9) elle souhaite lutter contre TOUTES les maltraitances exercées à l’encontre de TOUS les animaux. Va-t-elle réussir à imposer sa vision de la protection animale au groupe de Natacha Harry ? Elle vous donnera des nouvelles de son combat pour les animaux chaque lundi…

Illustrations Caroline Tassigny

Les autres chroniques de Brigitte Piquetpellorce:

  • Chronique numéro 1 du lundi 8 août 2016 : "Pour les animaux!"
  • Chronique numéro 2 du lundi 15 août 2016 : "les chiens"
  • Chronique numéro 3 du lundi 22 août 2016 : "chat échaudé..."
  • Chronique numéro 4 du lundi 29 août 2016 : "le parti des p'tits lapins"
  • Chronique numéro 5 du lundi 5 septembre 2016 : "chat échaudé... même pas peur !"
  • Chronique numéro 6 du lundi 12 septembre 2016 : "A méditer..."
  • Chronique numéro 7 du lundi 19 septembre 2016 : "23 ans de cellule anti trafic"
  • Chronique numéro 8 du lundi 26 septembre 2016 : "23 ans de cellule anti trafic (2)"
  • Chronique numéro 10 du lundi 10 octobre 2016 : "Anne, ma soeur Anne !"
  • Chronique numéro 11 du lundi 17 octobre 2016 : "Un administrateur, ça ferme sa gueule ?"
  • Chronique numéro 12 du lundi 24 octobre 2016 : "Mes amis, on avance !"
  • Chronique numéro 13 du lundi 31 octobre 2016 : "Interdit aux adultes !"
  • Chronique numéro 15 du lundi 14 novembre 2016 : "Super Cirque!"
  • Chronique numéro 16 du lundi 21 novembre 2016 : "Rien de nouveau pour les animaux!"
  • Chronique numéro 17 du lundi 21 novembre 2016 : "Savoir que vous existez !"
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    Par BONFANTE Danielle, le 03-10-2016

    Quelle tristesse, la chronique n°8...